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© Pages et Plage 2001 Création Alain Moreau

Le village des fleurs

LE VILLAGE DES FLEURS
Alain MOREAU
roman
 © Les cèdres 1997

Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6

Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11

Toute ressemblance ou homonymie avec des personnes existantes ou ayant existé serait fortuite et involontaire.


1


La nuit commençait à tomber et José ne se lassait pas d’admirer le splendide coucher de soleil, qui diffusait ses lueurs de feu. Chaque soir, lorsque le soleil disparaissait derrière les collines, comme aspiré par une force inconnue, José trouvait cet instant trop court. Alors, à regret, il jetait un dernier regard sur la plaine, où les chevaux se rassemblaient en troupeau et, d’une brève pression des genoux, il ordonnait à son cheval de rentrer, suivi par les anciens compagnons d’Assound Bachik. De retour aux écuries, ils étrillaient soigneusement leur monture, avant de pénétrer dans la demeure, où Fleur préparait le dîner. La jeune femme n’accompagnait plus José, depuis qu’elle attendait un bébé, l’équitation n’était pas un exercice recommandé, dans cet état.
Ils dînaient, avec tous les employés célibataires du domaine, en évoquant la journée et en projetant le travail du lendemain. Puis, ceux-ci prenaient congé et se dirigeaient vers leurs chambres respectives, laissant Fleur et José seuls, devant la grande cheminée du salon. Le domaine de José commençait à ressembler à un village. À chaque fois qu’un employé se mariait, on lui construisait une maison et il y en avait déjà trois, à proximité de la demeure. Fleur employait les nouvelles épouses, en cuisine, à l’entretien de la demeure, où au jardin, suivant leurs affinités. La propriété était pratiquement autonome, mais Fleur se rendait régulièrement au marché de Mujnak, à bord du 4X4 Facel Vega. Elle rentrait alors, le coffre chargé de produits indispensables et d’étoffes multicolores, qu’elle distribuait aux femmes, ravies.
Le domaine marchait très bien. Omar Bachik avait fait référencer l’élevage de José dans les plus grand haras français. Certains de ses pur-sang gagnaient des courses réputées et le haras était réputé dans le monde entier. Le jeune homme était en train de faire fortune et semblait le plus heureux des hommes, avec sa jeune épouse, qui lui avait promis un garçon pour juillet.
— Une troupe de cavaliers a traversé le domaine, cet après-midi, annonça Fleur. Je suis sortie sur le perron, mais ils ne m’ont pas accordé un regard.
— Mais d’où venaient-ils et combien étaient-ils? s’étonna José.
— Ils venaient du sud et se dirigeaient vers la frontière. Il m’a semblé qu’il y en avait une vingtaine. Ils avaient des fusils.
— Nous n’en avons croisé aucun, cet après-midi. Demain, j’irai jeter un œil au nord de la propriété, avec mes hommes, conclut José. Si nous allions dormir ? Tu dois être fatiguée et il faut ménager Alex, il y a bientôt six mois, qu’il te tient compagnie, ajouta-t-il, en posant sa tête sur le ventre rond de sa compagne. Le fœtus bougea aussitôt, comme s’il avait détecté la présence de son père.
— Tu le sens ? Il te dit que nous sommes en pleine forme, tous les deux, répondit Fleur, en caressant son épaisse chevelure noire.
— Et moi, je dis que nous devons aller dormir, répliqua José, en soulevant sa femme vers la chambre.
Lorsque le soleil se leva, illuminant la mer d’Aral de ses reflets dorés, José était déjà en selle. Ses compagnons le rejoignirent rapidement et ils s’éloignèrent vers le nord, sous le regard de Fleur. Ils chevauchèrent, deux heures, sans voir aucun cavalier, lorsqu’un nuage de poussière attira leur attention, vers les collines, à l’ouest. Ils prirent cette direction, au galop. Un troupeau de chevaux sauvages, emballés, galopait vers la frontière. La troupe accéléra l’allure. En se rapprochant, José put voir que des cavaliers les escortaient et dirigeaient le troupeau vers la frontière.
— Des voleurs de chevaux ! cria-t-il.
Il sortit son fusil, imité par ses hommes et poussa son cheval en direction du troupeau. À cet instant, l’un des voleurs les vit et ouvrit le feu. Les hommes de José répliquèrent, abattant le cavalier. Ils n’avaient pas leur pareil pour atteindre une cible, même en plein galop.
La poursuite allait s’avérer délicate, car la frontière approchait et José sépara sa troupe, pour leur couper la route. Puis, il reprit la chasse, visant un nouveau voleur. Après vingt minutes de poursuite, ils abattirent trois autres voleurs et en firent prisonniers six autres. Alors que les hommes de José rassemblaient les chevaux, celui-ci pensa :
— Fleur m’a dit qu’ils étaient une vingtaine. Où sont donc passés les autres ?
Inquiet, il chargea trois hommes de s’occuper du troupeau et de le ramener plus au sud. Puis, avec le reste de sa troupe, il prit, rapidement, la direction du domaine.

Fleur avait regardé la troupe s’éloigner, en compagnie de ses employées. Lorsqu’il ne resta plus qu’un nuage de poussière, elles entrèrent toutes dans sa demeure et Fleur répartit les tâches de chacune. La journée serait belle et le travail ne manquait pas. Elle s’affairait à la cuisine, lorsqu’un cri aigu, venant du jardin, la fit sursauter. Elle se précipita à la fenêtre, d’où elle pouvait voir le potager, où deux femmes travaillaient. Un nuage de poussière, à l’ouest, annonçait l’approche de cavaliers, qui descendaient des collines. Mais cela ne pouvait être José et ses hommes, ils étaient partis vers le nord. Fleur sortit sur le perron, alors que la troupe se rapprochait. Bientôt, dix cavaliers armés s’approchèrent et firent halte devant la demeure. Un homme qui paraissait être le chef, s’approcha, sans descendre de cheval et s’exprima en russe, avec l’accent caractéristique de la région.
— Femme, donne nous à manger. Ce que tu as de meilleur. Mes hommes ont faim.
— Vous êtes les bienvenus, répondit Fleur, dans la même langue.

Elle frappa dans ses mains et deux femmes déroulèrent un tapis sur la terrasse couverte, alors que deux autres apportaient de la nourriture. Les hommes s’accroupirent et mangèrent en silence, pendant que les femmes leur servaient un thé brûlant. Fleur essaya de parler avec le chef de la troupe et n’obtint qu’une seule réponse :
— Tu es une étrangère et une infidèle, c’est pourquoi je te pardonne. Mais sache que, chez nous, les femmes ne prennent pas la parole. Elles se contentent de répondre aux questions. Tu répondras donc lorsque je te questionnerai.
Puis, il reprit du thé et continua à manger, sans lui accorder un regard. La jeune femme avait détesté cette réponse et, furieuse, elle entra dans sa maison. Elle n’avait aucune confiance dans cet homme et, José parti pour la journée, elle savait qu’elle devrait se débrouiller seule.
— Il a de la chance que je sois enceinte. Je lui aurais réglé son compte à ce rustre.
Elle se dirigea vers une commode, dans sa chambre, sortit un petit revolver d’un tiroir, vérifia son chargement et le glissa dans la poche de son tablier. C’était un petit calibre, mais très efficace et Fleur était très précise au tir. Elle sortait tout juste de la chambre, quand une des employées vint la chercher.
— Maîtresse, il vous demande…
Elle paraissait terrorisée.
— Ne t’inquiète pas Aïcha, ces hommes ne me font pas peur, la rassura Fleur. J’arrive.
Et elle s’avança, suivie par la jeune fille. Le chef de la bande l’attendait sur le perron, son arme à la main.
— Tu diras au propriétaire de cette demeure que nous réquisitionnons tous les chevaux qui sont dans cet enclos.
— Et de quel droit ? répondit-elle, en le toisant du regard.
L’homme leva son fusil, d’un air menaçant.
— Je t’ai déjà dit de te taire, lorsque je parle, sale femelle. Je vais te faire regretter ton insolence.
Et il la mit en joue, alors qu’Aïcha hurlait de peur. Lorsque le coup de feu retentit, la jeune fille se jeta à terre et se cacha le visage, tremblante d’effroi.
Les hommes, toujours assis et mangeant, se retournèrent alors, en ricanant. Puis, brusquement, ils se levèrent tous en criant de rage. Leur chef était à terre, en travers des escaliers du perron. Raide mort. Sa main droite était crispée sur son fusil, devenu inutile. Fleur, qui tenait fermement son revolver, pivota vers eux, déterminée. Les brigands avaient laissé leurs armes sur la selle de leurs chevaux.
— Aïcha, arrête de pleurer, je ne suis pas morte. Appelle vite tes compagnes. Puis, allez récupérer les armes de ces bandits et cachez-les dans la cuisine.
Les brigands s’étaient relevés, et s’approchaient doucement.
— Personne ne bouge ! cria Fleur, en russe.
Et comme ils avançaient toujours, menaçants, elle visa le plus grand et le tua net, d’une balle en peine tête. Les autres reculèrent rapidement, trébuchant sur les plateaux, emplis de nourriture. Aïcha s’était exécutée.
— Sais-tu te servir d’un fusil ? lui demanda Fleur, tout en fixant les bandits.
— Moi je sais, madame, dit une de ses compagnes.
— Et moi aussi, dit une autre.
— Eh bien. Prenez chacune une arme et tenez-les en joue. Si l’un d’eux bouge, abattez-le comme un chien. Nous allons tous les enfermer dans la cave.
Elles s’exécutèrent.
La porte de la cave était solide et les brigands ne risquaient pas de s’échapper. Ils entrèrent tous, sans mot dire, privés de chef. Les femmes refermèrent la porte, à double tour et l’une d’elle monta la garde, à proximité. Lorsqu’elles revinrent dans la demeure, elles se mirent à chanter, pour fêter leur victoire. Fleur essaya de joindre José, sur son portable, mais il ne répondit pas. De retour dans la chambre, elle aperçut le téléphone, sur la commode.
— Je ne risque pas de le joindre… pensa-t-elle.
Alors, elle appela Assound Bachik et lui expliqua la situation. Elles avaient été attaquées par dix hommes, mais elle en avait compté vingt la veille et était inquiète pour son mari.
— Ne vous inquiétez pas, Fleur. J’envoie, immédiatement, une patrouille armée, sur place, la rassura aussitôt Assound.

— …Puisque je vous ai au téléphone, dites à José que j’aimerai le rencontrer jeudi prochain, au Domaine des Cèdres de Mujnak. Les travaux avancent et nous avons une réunion de chantier. Dites-lui que Michel et Jérôme seront présents. Et venez vous aussi, cela nous fera plaisir.
Fleur le remercia pour son invitation et raccrocha.

La journée s’étirait. Il y avait près de six heures que José et sa troupe avaient quitté le domaine et Fleur s’inquiétait.
— José n’oubliera plus jamais son téléphone. C’est sûr. Je me chargerai de lui rappeler.
La patrouille arriva deux heures après l’incident. Fleur les conduisit à la cave, où ils empoignèrent les brigands. Ils se chargèrent aussi des morts et, ils s’apprêtaient à rejoindre José et sa troupe, lorsqu’un nouveau nuage de poussière se dessina à l’horizon.
— C’est sans doute José, dit Fleur. À moins qu’il ne s’agisse des autres bandits.
Les soldats armèrent leurs armes, prêts à toute éventualité. Les cavaliers s’approchaient et Fleur reconnut José et son chapeau de cuir, si caractéristique.
— Ce sont bien eux ! s’écria-t-elle.
José était soulagé. Il s’était inquiété, en découvrant qu’ils n’avaient capturé que la moitié des brigands. Il sauta de son cheval et se précipita vers elle, pour la prendre dans ses bras. Très vite, elle lui raconta son aventure, puis, il fit de même. Ils s’en étaient bien tirés et José jura à Fleur, de ne plus jamais oublier son téléphone portable. Ils discutaient avec le chef de la patrouille, lorsque les trois hommes, chargés de ramener le troupeau de chevaux volés, arrivèrent.

Alors, ils virent Aïcha courir en direction des nouveaux arrivants et se jeter dans les bras de l’un des hommes. La jeune fille, n’ayant pas vu revenir son amoureux avec José, l’avait cru mort.
— Il me semble que le village va s’agrandir, sourit Fleur. Apprête- toi à construire une nouvelle maison, mon petit José.
Ils invitèrent la patrouille à se restaurer. À l’issue de ce repas et alors que les soldats s’éloignaient, Fleur rapporta la conversation qu’elle avait eu, avec Assound Bachik.
— C’est une bonne nouvelle. Je serai ravi de revoir Michel et Jérôme. Tu viendras avec moi ? Nous prendrons la Facel Vega, je conduirai pour que tu ne te fatigues pas. proposa José.
Le jeudi suivant Fleur et José partirent à Mujnak. José avait accroché un van, en remorque, à l’arrière du 4X4 Facel Vega. À l’intérieur, il y avait deux chevaux de race, pour Michel et Jérôme. Fleur emmenait une robe du pays, en tissu multicolore et un tapis traditionnel, pour Judith. C’étaient les femmes du domaine qui les avaient réalisés. Il ne fallait pas plus de deux heures, pour rejoindre Mujnak. Mais, José roula doucement et mit une heure de plus. Il ne voulait pas fatiguer sa femme et son bébé et le van, à l’arrière, ballottait un peu, sur ces mauvaises pistes. En approchant du nouveau Domaine des Cèdres, ils furent étonnés de voir à quel point la construction avait évolué. Elle était pratiquement terminée et ressemblait, à s’y méprendre, à celle de Lacoste.
— C’est extraordinaire ! s’exclama Fleur. On se croirait de retour en Provence.
— C’est vrai. S’il n’y avait pas la mer d’Aral et les marais salants, au loin, nous pourrions nous y croire, admit José, avec une pointe de nostalgie.
— Tu ne regrettes pas, tout de même ? s’inquiéta Fleur.
— Bien sûr que non ! Mais, il y a longtemps que nous n’avons pas revu la France.
— Nous y retournerons, lorsqu’Alex sera né, pour le présenter à tes parents, à Ted et à Fred, puis à Jérôme et à la famille Sandorot, le rassura Fleur.
— Et nous en profiterons pour monter à Paris, voir courir nos chevaux, renchérit José.
Tout en parlant, ils gravirent la colline et s’approchèrent du chemin d’accès à la résidence. Ils stationnèrent sur le parking visiteurs. Assound, Michel et Jérôme y étaient déjà, avec Marc Dufour, l’architecte. Jérôme se précipita le premier, pour ouvrir la portière de Fleur et l’aider à descendre du 4X4.
— Mais dites-moi, jeune future maman, vous nous aviez caché cette bonne nouvelle.
— Nous voulions vous en faire la surprise, répliqua José, en s’approchant. Ils se saluèrent tous, ravis de se revoir.
— Et ce bébé est pour quand ? demanda Michel.
— Pour fin juillet et c’est un garçon. Il s’appelle Alex, répondit Fleur.
— Vous l’aurez à la même période que celui de Virginie. Elle attend aussi un garçon, Alexandre. Vous aurez chacune votre petit lion. C’est une bonne nouvelle. Si je comprends bien, l’étape du raid a porté ses fruits, ajouta Michel, en riant.
— Eh oui. C’était une belle fête, renchérit Jérôme.
Ils rirent tous de cette boutade. Ils visitèrent, de fond en comble, la résidence. L’architecture suivait fidèlement celle du massif des Cèdres. Seuls, quelques détails, plus travaillés, donnaient un caractère oriental et la décoration intérieure respecterait cette tradition.
— Nous réalisons la résidence de Bakou, en Azerbaïdjan, dans le même esprit. Celle d’Alonissos est différente, toute blanche, ainsi que toutes les constructions des îles grecques, expliqua Marc Dufour.
De retour sur le parking, José et Fleur montrèrent leurs cadeaux.
— Je vais garder les chevaux et je m’occuperai de vous les faire parvenir, proposa Assound à Michel, qui accepta. Lui et Jérôme avaient un vol régulier, réservé pour le lendemain.
— Nous vous remercions beaucoup, mais ce sont des cadeaux somptueux et nous ne les méritons pas, ajouta Michel.
— C’est à nous que cela fait le plus plaisir. Je vous l’assure, répondit José. Faites les courir. Ils sont de race noble. Nous viendrons les voir, à l’automne, avec Alex.
Assound les interrompit, en les invitant à déjeuner.
Au cours du repas, il leur fit part de ses inquiétudes.
— Nous avons interrogé les brigands, qui ont essayé de voler vos chevaux, dit-il, en s’adressant à José. Ils travaillent pour la maffia russe, qui tente de s’implanter dans mon pays. Leur méthode est de provoquer une inflation, en offrant des placements, à un taux défiant toute concurrence. Taux qu’ils n’honoreront jamais, bien sûr.
— C’est très dangereux ! renchérit Michel, voyez ce qui se passe en Albanie. Il est évident que ces gens cherchent à provoquer des émeutes.
— Oui. Et mon pays est bien pauvre. Avant que je ne prenne le pouvoir, il vivait, péniblement de la culture du coton. J’ai pu développer les marais salants et implanter l’usine Facel Vega. Mais c’est encore trop peu, même si j’arrive à introduire le tourisme. … À ce propos, un trafic de véhicules européens volés semble s’être établi dans la capitale. Cela n’arrange pas mes affaires.
— Le président de l’Azerbaïdjan a évoqué le même problème, lors de la dernière réunion de chantier, ajouta Marc Dufour. Vous devriez l’appeler et croiser vos enquêtes respectives, les trafiquants empruntent, vraisemblablement, la même filière.
— C’est une excellente idée. je l’appellerai ce soir même. En conjuguant nos efforts, nous arriverons, peut-être à leur faire barrage. Ils doivent passer par la Turquie, ce pays a encore beaucoup de bandes armées.
Michel réfléchissait.
— Je demanderai conseil à mon banquier, dès mon retour. Il a peut-être une parade, concernant ces placements fallacieux.
— Il est vrai, que je me sens désemparé, face à cette menace. Mon pays manque de fonds, pour lutter contre cette brusque rentrée d’argent, conclut Assound, avec inquiétude.
José tenta de le rassurer, puis s’excusa et prit congé. Il ne voulait pas rentrer trop tard, de peur de fatiguer Fleur.

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2


Le Domaine des Cèdres paraissait minuscule et l’on pouvait discerner l’auberge et la propriété des Fabien-Duchêne, plus au nord, vers Lacoste. À un quart d’heure, le circuit de l’usine de Manosque offrait ses courbes. Un véhicule y circulait, mais Antoine avait du mal à l’identifier. Il piqua, en plongée. Le petit avion obéit, promptement, à la pression qu’il exerça sur le manche. Antoine descendit de cent pieds et reconnut le nouveau petit monospace, la Facel I, qui effectuait ses premiers tours de piste. Il tira sur le manche et remonta, droit vers le ciel. Revenu à une altitude de mille pieds, il se stabilisa et repartit à neuf heures, pour rejoindre l’aéroport d’Avignon. Antoine survola l’aéroport et la tour de contrôle lui accorda la permission d’atterrir. Il piqua droit sur la piste et stabilisa son approche, en redressant légèrement. Les roues touchèrent le sol, dans une brève secousse, à laquelle le jeune homme ne s’était pas encore totalement habitué. Elle lui déclenchait, à chaque fois, une brusque montée d’adrénaline.

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