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![]() © Pages et Plage 2001 Création Alain Moreau |
LESCALIER
Alain MOREAU
nouvelle © Réminiscences 1998
Chapitre 1 | Chapitre 2 | Chapitre 3 | Chapitre 4 |
Toute ressemblance ou homonymie avec des personnes existantes ou ayant existé serait fortuite et involontaire. 1 Le taxi était, à nouveau, bloqué dans les embouteillages, et Jacques simpatientait, en regardant sa montre. Ne vous inquiétez pas, monsieur. Je connais un raccourci pour la gare de Lyon, le rassura le chauffeur en sengageant dans une petite rue à gauche. Il navait pas menti, cinq minutes plus tard, ils stationnaient juste devant la gare. Jacques régla et sortit, en empoignant sa valise. Dans le hall, Lydia lattendait déjà, perchée sur de hautes bottines, et emmitouflée dans un long vison. Jacques la trouva très jolie, il lembrassa furtivement et empoigna sa valise. Tu nas pas eu dembouteillage pour venir ? Moi, jai bien cru que je narriverai jamais à lheure. Je ne suis là que depuis quelques minutes, Paris était totalement paralysé. Oublions cela, lOrient-Express et Venise nous attendent. Ils se dirigèrent vers le quai réservé au luxueux train, et des employés se précipitèrent pour porter leurs bagages. Une fois dans leur compartiment, Lydia retira son somptueux vison et déplia ses vêtements, quelle accrocha dans la penderie. As-tu pris un smoking ? Je te préviens que jai amené de quoi faire se retourner tous les hommes de lOrient-Express sur mon passage. Oui, jai prévu un smoking pour ce soir. Mais tu ne vas te changer maintenant, nous ne dînons que dans trois heures ? dit Jacques en la saisissant par la taille et en lembrassant. Jai aussi une tenue pour le début de la soirée, rit-elle en se dégageant. Elle saisit un vanity-case et senferma dans le cabinet de toilette. Pour lapéritif, tu dois mettre un costume de ville strict avec une cravate discrète, lui cria-t-elle, à travers la porte. Jacques sexécuta en souriant. LOrient-Express avait ses règles et Lydia les avaient étudiées, en préparant leur voyage. Lorsquelle ressortit du cabinet de toilette, il la trouva superbe. Tu vas me rendre jaloux toute la soirée. Cest le but du voyage, et tu nas pas encore vu ma robe de soirée Jai fait livrer directement nos costumes à lhôtel, pour le carnaval. Comment sont-ils ? demanda-t-elle, câline. On ne dévoile jamais une surprise à lavance, répondit-il, énigmatique, en feignant de la repousser. Ils se dirigèrent vers le wagon-bar et prirent un cocktail au champagne, en observant les autres voyageurs. Comme prévu, les hommes navaient dyeux que pour Lydia, et cela fit sourire Jacques. Il en profita pour détailler les femmes présentes. Certaines étaient jolies, mais aucune natteignait la grâce de sa compagne. Lydia était aussi la seule à avoir adapté sa tenue aux circonstances, et il présuma quelle serait la plus désirable, ce soir. Mais encore moins belle quà Venise, pensa-t-il en souriant. Après avoir dégusté leur apéritif, ils rejoignirent leur cabine. Jacques enlaça sa compagne, en dégrafant doucement sa robe. Nous disposons dune heure, avant le dîner Et tu as une idée pour loccuper ? répondit-elle, en dénouant sa cravate. Oui, une idée très précise, répondit-il, alors que la robe glissait sur le sol. |
2 LOrient-Express traversait lAllemagne, lorsquils sortirent une nouvelle fois de leur cabine, pour rejoindre le wagon restaurant. Lydia avait tenu parole, sa robe de soirée était de loin la plus belle et elle fut, un instant, le centre dintérêt, radieuse. Jacques, dans un smoking impeccable, la suivit jusquà leur table, où elle sinstalla, souveraine. Il choisit le menu le plus raffiné et commanda du champagne. Sa compagne était gaie et ses yeux brillaient, en accord avec les couverts dargent, le service en porcelaine et les flûtes de cristal, marqués « Orient-Express ». Ils veillèrent tard, sans se lasser de contempler les lumières des villes, au loin, à travers la vitre du train. Lorsquils rejoignirent la cabine, ils firent, à nouveau longuement lamour. Sa compagne sétait endormie, et Jacques la contempla. Les mains croisées sous la nuque, il pensa à son rêve. Cétait le but de leur voyage, mais il était seul à le savoir. Il pensa à leurs costumes, qui les attendaient à Venise, et revit lescalier qui hantait ses nuits. Demain, je saurai si mon rêve est bien réel, pensa-t-il. |
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