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![]() © Pages et Plage 2001 Création Alain Moreau |
LE CANYON
Alain MOREAU
nouvelle © Réminiscences 1998
Chapitre 1 | Chapitre 2 | Chapitre 3 | Chapitre 4 |
Toute ressemblance ou homonymie avec des personnes existantes ou ayant existé serait fortuite et involontaire. 1 La route paraissait longue à Stef. Il roulait déjà depuis cinq heures, sur cette ligne droite et déserte, en surveillant le compteur de vitesse de sa jeep. De temps en temps, un énorme truck le doublait, en soulevant un nuage de poussière, alors, Stef accélérait pour le suivre. Seuls ces vaisseaux de la route dépassaient la vitesse autorisée, immunisés par leur CB. Il abandonnait sa poursuite, lorsque la poussière commençait à envahir lhabitacle de son véhicule, mal protégé par son toit en toile. Il reprenait sa lente progression, à soixante cinq miles à lheure, en essayant de capter les radios FM, plutôt rares dans cette région désertique, qui diffusaient toutes la même country music ringarde. Lorsque les premiers cactus apparurent sur le bord de la route, il sut quil approchait du but. Il avait fait plus de quinze mille miles, depuis New-York, à la recherche du rêve qui lobsédait. Le Colorado et ses étranges rochers déchiquetés, commençaient à se dessiner à lhorizon. Stef obliqua, en plein désert, face à eux. La piste était aussi rectiligne que la route. Attentif aux nombreux nids de poules, il ralentit, lil rivé sur la montagne qui louvoyait, irréelle, sous les brumes de chaleur. Il approchait dun carrefour et sarrêta pour déchiffrer des pancartes en bois, à peine lisibles. Il saisit un chiffon, dans le vide-poche et les épousseta. San Francisco 435 miles, Los Angeles 250 miles, Phoenix 220 miles. Stef obliqua au nord ouest, la pancarte indiquait seulement : Grand canyon. La piste se rétrécit et monta, à quinze degrés, vers la montagne. Le rythme cardiaque de Stef saccéléra, il était si près, maintenant. |
2 La pente saccentuait encore, et Stef enclencha le réducteur de vitesses. En ronflant, la jeep continua sa lente progression. Le paysage était de plus en plus impressionnant et les pneus du 4x4, frôlant le vide, projetaient des cailloux dans le ravin, provoquant lenvol de somptueux rapaces. La chaleur, si oppressante sur la route, diminuait avec laltitude et Stef eut presque froid, il coupa la climatisation et actionna le chauffage. De toute façon, lun comme lautre étaient inefficaces, lair passait partout sous la capote du véhicule. Lair froid se fit encore plus vif, et un nuage de poussière séleva. Stef ralentit et attisa son regard. À la première secousse, il sut que la piste avait disparu, et stoppa la jeep. Il ouvrit la portière de toile et sauta à terre, le nuage de poussière sétait dissipé et trois mètres devant lui, il y avait le vide Le Grand canyon était à ses pieds, impressionnant |
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